La langue corse a longtemps été
seulement transmise à l'oral et n'a commencé à être
écrite qu'assez récemment, c'est à dire au cours du XIXe
siècle (auparavant, la langue utilisée pour tous les actes écrits
était l'italien. C'est par exemple le cas du testament de Pasquale Paoli).
Sa codification actuelle, issue d'une longue évolution non linéaire,
est très récente et n'est d'ailleurs sans doute pas achevée.
Car bien que la plupart des écrivains actuels semblent admettre une certaine
codification (celle donnée sur ce site), celle-ci est néanmoins
remise fortement en cause dans certains de ces aspects par des spécialistes
aussi prestigieux que
*.
Cette page se propose de donner quelques éléments sur la longue décantation qui a conduit à la codification (provisoire ?) actuelle de la langue corse écrite.
Quelques uns parmi les principaux acteurs de cette histoire ...
"Intriciate è cambiarine" : avant et après.
Exemples de phrases de Santu Casanova
* : sur au moins deux aspects majeurs, celui de l'écriture de 'il est' par è et non hè, et donc de 'et' par e et non è , et du coup de manière logique la non écriture de l'accent sur les monosyllabes ne prêtant pas à confusion, même si la consonne initiale du mot suivant est prononcée dure.
Par ordre chronologique et sans souci d'exhaustivité.
Salvatore VIALE : premier texte corse imprimé en 1817 " u sirinatu di Scappinu " .
Paul-Mathieu DE LA FOATA (1817-1899) : évêque d'Ajaccio de 1877 à 1899. Ecrivain de talent, historien, poète, il a composé de nombreuses oeuvres en français, latin, italien et corse. Auteur notamment de " Poesie giocose, in lingua vernacola della pieve d'Ornano " .
Francesco Domenico FALCUCCI (1835-1902) : écrivain (poèmes, recherches philologiques), auteur du "Vocabolario dei dialetti della Corsica " (premier dictionnaire corse-italien publié en 1915) dont le rôle a été déterminant dans la fixation de la graphie corse, avec notamment l'apparition des ghj et chj pour indiquer des sons différents des ghi et chi communs au corse et à l'italien.
Santu CASANOVA (1850-1936) : écrivain fondateur de l'hebdomadaire "A Tramuntana", écrit en langue corse, paru de 1896 à 1914.
Paul ARRIGHI (1895-1975) : fondateur de "L'annu corsu" paru de 1923 à 1939.
Mathieu CECCALDI (1893-1993) : auteur du dictionnaire corse-français et d'une anthologie des écrivains corses.
Pascal MARCHETTI (1925-2018) : auteur de " Intricciate è cambiarine " et de divers ouvrages historiques ou linguistiques. Auteur également du dictionnaire corse-italien-français et d'une méthode d'apprentissage du corse "U corsu senza straziu".
Pour donner une idée de l'évolution de l'écriture du corse :
Extrait de L'ortografia della parlata corsa nell'uso degli scrittori de G. Bottiglioni, Cagliari, 1929. |
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Lorsque parurent, voici maintenant un siècle, les premiers
recueils populaires corses, commença à se poser, presque
naturellement, le problème de l'orthographe qui, encore aujourd'hui,
semble assez loin d'être définitivement résolu, malgré
les soins qu'y apportèrent certains écrivains comme
Francesco
Domenico
FALCUCCI. [...]
DE LA FOATA fait aussi une régression
quand il écrit chiodu, chiavi,
gelu, giornu et
néglige l'analyse de FALCUCCI portant
sur le son GHJ de chjodu
et ghjornu, qui avait proposé les groupes
CHJI et GHJI, simplifiés
ensuite dans le Vocabulario en CHJ
et GHJ. [...] Paul ARRIGHI, dans un premier article substantiel se préoccupa surtout de fournir des normes orthographiques en prenant comme base l'alphabet italien, accueillant quelques groupes de signes nouveaux mais nécessaires, déjà proposés avant lui : CHJ, GHJ, SGI, et excluant avec raison d'autres expédients graphiques inutiles qui s'éloignaient trop de ceux utilisés désormais dans la langue italienne.
Dans le fond Paul ARRIGHI,
en respectant néanmoins le caractère italien du corse, conseille
une transcription à prévalence phonétique et veut
que chaque auteur écrive "suivant la prononciation généralement
adoptée dans sa région". [...] Toutefois, les études
d'ARRIGHI ont le mérite de confirmer
les bonnes normes phonétiques données par FALCUCCI
et d'en proposer d'autres qui sont acceptables. |
L'ouvrage de édité en 1971 (que l'on notera ici IC et auquel a participé Dominique Antoine GERONIMI) est en quelque sorte le point de départ officieux de la codification actuelle. Il synthétise le travail de nombreux spécialistes qui l'ont précédé et propose des innovations audacieuses. Néanmoins, de nombreuses propositions qui y ont été faites n'ont soit jamais vu le jour soit ont été abandonnées à l'usage. lui-même en introduction de son dictionnaire s'élève contre une application irréfléchie et dogmatique de certaines ses propositions dont il n'avait pas alors mesuré les conséquences néfastes et qu'il regrette d'avoir formulées.
Cet ouvrage a fait un nombre conséquent de propositions parmi lesquelles les plus importantes que l'on peut diviser en trois catégories :
celles qui ont été adoptées jusqu'à aujourd'hui ...
... et ne semblent plus guère remises en cause,
... et sont remises en cause, y compris et parfois surtout par l'auteur lui-même.celles qui ont reçu un écho défavorable et ont été abandonnées,
qui sont un peu plus détaillées ci-dessous. Les rubriques traitées sont :
Les lettres intriquées (l'intricciate)
La prédétermination consonantique (a cunsunatura capunanzu)
L'accent grave (l'aletta)
La règle du Pater (a règula di u Paternostru)
Les sons donnés par SGI et SCI
Le H introduit en début de certains mots
Les adjectifs démonstratifs ISSU et ISTU
Les monosyllabes soudés (i curtaghjoli appiccicati)
L'histoire de ces trinaires est des plus compliquées et a suscité des adversités assez terribles. Elle s'inscrit dans le cadre de la codification écrite des sons [tj] et [dj] qui sont propres au corse.
Le corse possède deux trinaires ou intricciate (lettres intriquées ou composées ou emmêlées) ayant un son propre : chj [tj] et ghj [dj]. Ces groupes de lettres sont considérés comme constituant chacun une et une seule consonne (au même titre que le ph du son [f] ou le ch du son [ʃ] en français). Le terme de lèttere intricciate (lettres intriquées) vient de IC. En effet, elles ont, dans la proposition de cet ouvrage, la forme étonnante de la superposition des trois lettres. Cette graphie pose un problème de lecture mais également un problème technique (clavier informatique), et a été abandonnée, y compris par son promoteur dans en 1974 (c'est-à-dire très rapidement).
Le fait d'écrire ces sons particuliers à l'aide de trinaires ne vient pas de IC, mais il s'agit d'une écriture plus ancienne qui a été reprise notamment par .
Extrait de dans le chapitre "E lèttare intricciate". |
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Les groupes CHJ et GHJ avaient déjà aux yeux de F.D. FALCUCCI * (1835-1902), auteur du premier dictionnaire corse, le rôle de signes uniques. FALCUCCI, en effet, faisait suivre ces groupes d'un i dans des mots tels que chjinà, ghjinestra et des pluriels tels que occhji. Il écrivait : "CHJ, GHJ expriment un son que j'appelle palato-lingual, particulier aussi au sarde de Tempio, et que les gens des autres régions ne savent point prononcer; ce son peut être accompagné de toutes les voyelles". [note : Les auteurs citent alors l'extrait de Mathieu CECCALDI (1969) donné dans l'encadré jaune ci-après. Puis ...]
De son côté, Antoine VEUVET
franchit une nouvelle étape en baptisant "consonne" (et
non plus "signe") chacun des groupes CHJ
et GHJ. De plus pour GHJ,
il souligne que la sonorisation ne doit pas être traduite dans l'écriture,
quelle que soit la place du mot dans la proposition; autrement dit, que
cette "consonne" doit s'écrire toujours sous
sa forme entière (1967-1970) **. |
* : l'écriture de FALCUCCI a mis fin à des "archaïsmes à l'italienne". par exemple, écrit dans : un paghiu d'occhj pour un paghju d'ochji , viaghiu pour viaghju, oghie pour oghje, specchiu pour spechju, etc ...
** : en effet, cette écriture était notamment utilisée par dans : u 'jornu pour u ghjornu, ellu 'junse pour ellu ghjunse, etc ... , et sans l'apostrophe, par dans : u jornu, ellu junse, etc ...
Une autre écriture de ces sons a été proposée par * , qui n'a pas été retenue (voir texte) ; en effet il propose d'écrire ces sons tti (ou ti en début de mot) pour chj, et ddi (ou di en début de mot) pour ghj. Exemples, vettiu pour vechju , tiamà pour chjamà, maddiu pour maghju, diornu pour ghjornu.
* : Il faut noter que s'insurgeait alors à juste titre contre l'écriture d'alors du son [tj] telle que : vecchiu ou occhiu que l'on devrait alors lire [b'ekkju] et ['okkju] et non [b'etju] et ['otju].
Extrait de ("La coupole et le minaret") : |
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N'avons-nous pas, de même, assisté naguère à
des tentatives de démantèlement du système traditionnel
d'écriture du corse, qualifié par ses détracteurs
de "graphie d'initiés", "d'illisible" et -abomination
suprême- de "toscan" ? Aussi, pour échapper à
cette condition, prétendait-on nous faire écrire
haddiu
"j'ai", ottiu "oeil",
tiaraja "cerise" et autres combinaisons
plus farfelues les unes que les autres. |
Extrait de (propos n°22) : |
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Les dernières années de la décennie 1960, une campagne a été entreprise -sans convaincre- pour critiquer l'écriture de la langue corse telle qu'elle avait été utilisée jusque là et qualifiée, par les nouveaux censeurs, "d'italien modifié". En particulier, on a fait la guerre aux chj et ghj utilisés par Falcucci pour traduire les sons mouillés et on les a remplacés par les explosives dentales d et t en précisant que tt et dd serviront à rendre les sons ti et di mouillés tels qu'on les trouve dans les sons français tien et dieu. A partir d'exemples latins comme diurnus (fr. jour), hodie (fr. aujourd'hui) et odium (fr. haine) on a proposé d'écrire diornu, oddie, dinottiu, maddiu, tiamà, vettiu, ... au lieu de ghjornu, oghje, dinochju, maghju, chjamà, vechju ... et l'on a signé Diuvanni (Ghjuvanni). En même temps, le mot casgiu était remplacé par caju. Aujourd'hui ces propositions sont oubliées et l'on a la garantie de l'Université pour un accord général sur le système des signes vocaux même si la polyphonie linguistique n'a pas le charme de la polyphonie musicale. Au nom de la liberté, on tend vers le baragouin (dont la définition empruntée au Larousse est la suivante : "langage incompréhensible par suite d'une mauvaise prononciation, d'un vocabulaire impropre, d'une syntaxe incorrecte"). Pour ne pas chercher un exemple ailleurs, je citerai deux mots que l'on entend sur la parcelle de territoire qui m'est particulièrement chère : ghjornu et giurnale. Encore faut-il que quelqu'un leur dise. |
Extrait (première édition 1968) |
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CHJ : ces trois lettres forment un signe.
Elles transcrivent un seul phonème, inexistant en français
et en italien. Beaucoup d'écrivains corses lui préfèrent
chi même s'ils doivent le prononcer tantôt
[tj] comme dans chiave,
tantôt [kj] comme dans monarchia.
Ils oublient ainsi la différence de prononciation entre le corse
et l'italien lorsque les deux idiomes ont le même mot, par exemple
chiave que l'italien prononce [kj'ave] et le
corse [tj'avɛ]. Fait plus grave, ils acceptent
un même signe pour deux sons.
GHJ : ce signe, noté [dj]
par les phonéticiens, demeure lui aussi indissociable de toute
voyelle qui le suit. Toutefois, comme à l'intervocalique initiale
il tend vers [j], on écrit :
u
'jattu
le chat, a 'jesgia l'église,
u 'jornu le jour, u 'jùdice
le juge.*** |
* : M. CECCALDI fait ici référence à des écritures telles que ochj pour ochji.
** : M. CECCALDI fait ici référence à des écritures telles que occhju pour ochju (en italien occhio).
*** : cette façon de faire est désormais déconseillée. La connaissance des règles de lecture suffit à s'en affranchir. cf. remarque ci-dessus.
Une avancée significative cependant est à mettre au crédit de IC du fait de la règle de la consonantura capunanzu . Concernant le chj, il était souvent écrit cchj à l'intérieur des mots : occhju pour ochju. En posant que le son chj ne subit pas l'adoucissement à l'intérieur d'un mot, le doublement du c n'a plus lieu d'être.
Extrait de : |
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CHJ et GHJ ne subissent pas la mutation phonétique à l'intérieur d'un mot (sauf chj dans richjarà et richjarata). Cette exception met hors de question le doublement de ces consonnes pour une pleine prononciation à l'intérieur d'un mot. Si cela a été compris par tous en ce qui concerne ghj (osteriaghju, rasoghju, etc) il n'en est pas de même pour chj que certains auteurs "doublent" à l'aide de c, juxtaposant ainsi une gutturo-palatale et une antero-palatale : occhju, vecchju. Cette orthographe est évidemment à proscrire.
L'orthographe "vecchju", "macchja",
"occhju" est abérrante. Cela
correspond à la prononciation [b'ektju],
[m'aktja], ['oktju].
Il s'agit-là d'une imitation irréfléchie de l'orthographe
italienne, laquelle double valablement la gutturale ch
devant i par la gutturale c : vecchio,
macchia, occhio.
|
La prédétermination consonantique (a cunsunatura capunanzu) permet au lecteur de connaître à l'avance la valeur exacte qu'il doit donner à chaque consonne selon le cas.
Extrait de |
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On sait que les consonnes corses, quelle que soit leur situation dans la phrase ou dans le mot, traduisent, selon la nature des lettres qui les précèdent et les suivent, tantôt des sons durs, tantôt des sons doux. C'est de cette double valeur qu'ont découlé, directes ou indirectes, les principales difficultés objectives, voire les divergences sinon les conflits, parmi ceux qui se sont efforcés, dans le passé, de codifier les règles de l'orthographe corse. Cependant, tant qu'une pratique quotidienne et vivante de la langue en sous-tendait la lecture, l'orthographe demeurait "lisible", en dépit de quelques imprécisions. Avec la régression fort sensible de l'utilisation du parler, il apparaît urgent d'éliminer certains avatars d'écriture qui, naguère encore simples anicroches, sont devenus aujourd'hui, pour beaucoup, des obstacles quasi insurmontables.
Notre souci majeur a donc été de résoudre ce premier
problème en tirant d'une étude attentive de la prononciation
en usage les lois qui régissent ces changements de valeur. Nous
avons ainsi aboti à ce que nous avons appelé
a
cunsunatura capunanzu
(la prédétermination consonantique),
qui permet au lecteur de connaître à l'avance la valeur exacte
qu'il doit donner à chaque consonne selon le cas. |
En découlent des implications importantes sur l'aletta (l'accent) et ce que les auteurs appellent a règula di u manganiolu (la règle de la balançoire).
A règula di u manganiolu s'énonce de la façon suivante :
Après point, accent ou consonne, les consonnes corses ont le son dur. Dans les autres positions, elles ont le son doux. * Parmi les consonnes, il en est treize dont la variation d'intensité est telle qu'elles peuvent correspondre tour à tour à deux consonnes du français. Ex.: le C corse vaut tantôt le C français, tantôt le G français; le P corse vaut tantôt le P français, tantôt le B français. A ces treize consonnes mutantes (au nombre desquelles on compte la lèttera cù duie visture ** et les lèttere intricciate ), nous avons donné le nom de cunsunali cambiarine .
* : Dans le Sud, cependant,
cet adoucissement est beaucoup moins perceptible pour certaines d'entre
elles. |
Extrait de |
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L'accent graphique étant l'un des agents de la prédétermination, il était nécessaire d'en discipliner l'usage, qui a donné lieu jusqu'ici çà une multitude de pratiques, suivant que les auteurs se référaient à l'aperture et à la fermeture des voyelles E et O, ou à la valeur tonique des voyelles. De ces deux emplois de l'accent, nous avons estimé qu'il ne fallait retenir en corse que le seul accent tonique, et seulement quand il frappe :
Il est vain en effet d'indiquer graphiquement pour les voyelles E et O l'aperture et la fermeture qui varient souvent d'une région à l'autre. Bref, il n'y a qu'un accent en corse, c'est l'aletta (accent grave) qui se placera comme on l'a dit, prédéterminant ainsi la valeur de la consonne initiale du mot qui suit. L'aletta permettra en même temps d'éviter la confusion entre homonymes monosyllabiques incalcati et leni (toniques et atones), dont le nombre en corse est considérable. ** |
* : l'incalcu = l'accent tonique..
**: C'est une nouveauté de IC qui a pleinement été adoptée et est à présent rejetée (pour de très nombreux monosyllabiques toniques) par dans .
Il faut noter qu'avant IC, l'aletta n'était écrit que par certains auteurs et dans assez peu de cas. Voir le tableau ci-dessous .
Pour des raisons pédagogiques toutefois,
on trouve l'aletta également dans certains
dictionnaires ou ouvrages divers d'apprentissage (ou sur ce site), lorsque l'accent
tonique tombe sur une syllabe autre que l'avant dernière (qui est la
situation la plus courante) ou lorsque deux voyelles consécutives ne
forment pas une diphtongue.
Enfin, selon les auteurs, il apparaît ou pas sur la voyelle finale de
certains monosyllabiques. On distingue plusieurs "écoles" :
La norme actuelle communément
admise : l'aletta est marquée si le monosyllabique,
lorsqu'il est suivi d'une consonne mutante, n'entraîne pas le phénomène
de mutation consonantique.
,
,
,
, ....
L'écriture ancienne
,
,
... : presqu'aucun monosyllabique n'est accentué.
L'écriture proposée
par
: ne sont accentués que les monosyllabiques qui peuvent prêter
à confusion avec un autre monosyllabique n'entraînant pas le phénomène
de mutation consonantique.
Extrait de dans le chapitre "L'incalcu". |
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RECOMMANDATION TRES IMPORTANTE Il est indispensable de placer l'aletta (accent grave) sur la voyelle finale des parolle mozze et sur les curtaghjoli incalcati (monosyllabes toniques) car elle détermine, comme on l'a vu plus haut, la valeur de la consonne initiale du mot qui suit. |
Il faut noter que le problème exposé ici est indissociable de celui du e euphonique : Voir Le 'è qui apparait parfois à la fin d'un mot ... .
Le tableau ci-dessous tente de répertorier tous les cas de smonosyllabiques toniques, et d'en donner l'écriture pour chacune des "écoles" actuelles ou anciennes. Il n'y a d'ailleurs pas systématiquement divergence entre les écritures (lignes en fond jaune) !
Français | Corse | Exemple | ALBERTINI | CECCALDI | MARCHETTI* | homonyme |
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la | a = la | a casa | a | a | a | à, hà |
à | à | pensu à tè | à | à | à | a, hà |
bien | bè | state bè ? | bè | bè | bè | |
que | cà | megliu tardi cà mai | ca | ca | ca | |
que (conj.) | chè | megliu tardi chè mai | che | che | che | |
que (pronom relatif) | chè | a storia chè tu m'ai contu | che | che | che | |
quoi (pronom ind.) | chè | ùn ci hè di chè | che | che | che | |
quoi (pronom interr.) | chè | chè ? | che | che | chè | |
qui (pronom relatif) | chì | u tempu chì passa | chi | chi | chi | |
quiconque | chì | à chì vole ... | chi | chi | chi | |
que (pronom interr.) | chì | chì dite ? | chi | chi | chi | |
que (interj.) | chì | chì vergogna ! | chi | chi | chi | |
car (conj.) | chì | manghju chì hè tardi | chi | chi | chì | |
ce | ciò | ciò chè tù dici | ciò | ciò | ciò ? | |
avec | cù | cù u pede | cù | cù | cù | |
de | da | vengu da Bastìa | da | da | da | dà |
donner | dà | dà pattoni | dà | dà | dà | da |
il donne | dà | dà focu (mettre le feu) | dà | dà | dà | da |
donne (impératif) | dà | dà quì ! | dà | dà | dà | da |
de | di | a casa di mamonne | di | di | di | dì |
dire | dì | dì di sì | dì | dì | dì | di |
dis (impératif) | dì | dì appena | dì | dì | dì | di |
jour | dì | bon dì è bon annu | dì | dì | dì | di |
les | e, le | e donne | e, le | e, le | e, le | hè, è |
il est | hè | hè gattivu | è | è | è | e, è |
et | è | Marcellu è Andrìa | e | e | e | e, hè |
particule explétive e * | 'è | Quant'è ellu | 'e | 'e | 'e | |
faire | fà | fà u freddu | fà | fà | fà | |
fait (impératif) | fà | fà u piacè | fà | fà | fà | |
entre | frà | frà e case | fra | fra | fra | |
il fut | fù | fù cuntentu | fu | fu | fu | |
déjà / donc | ghjà | dì ghjà | ghja | ghja | ghjà | |
il est | ghjè | ghjè cuntentu | ghjé | ghjé | ghjé | |
il a | hà | hà a pena in capu | ha | ha | ha | |
oui | iè | iè chì ... ! | ié | ié | ié | |
la | la | la mio vita | la | la | la | là |
la (pronom faible) | la | pigliendula | la | la | la | là |
expression | là | da fiume in là | là | là | là | la |
les | le | le mio zitelle | le | le | le | |
les (pronom faible) | le | pigliendule | le | le | le | |
les | li | li mio zitelli | li | li | li | |
les (pronom faible) | li | piglienduli | li | li | li | |
le | lu | lu mio zitellu | lu | lu | lu | |
le (pronom faible) | lu | pigliendulu | lu | lu | lu | |
mais | ma | ma tù ... | ma | ma | ma | |
mon | me | u me ghjoculu | me | me | me | mè |
moi | mè | da per mè | me | me | mè | me |
moi | mi | mi parla | mi | mi | mi | mì |
tiens ! tu vois ! | mì | mì à Santu | mì | mì | mì | mi |
mon | mo = mio | u mo ghjoculu | mo | mo | mo | mò |
passe ! | mò | mò ! | mò | mò | mò | mo |
en | ne | ne manghju | ne | ne | ne | nè |
ni | nè | nè carne nè pesciu | nè | nè | nè | ne |
non | nò | pare di nò | nò | nò | nò | |
dans | nu | nu u fiume | nu | nu | ||
par | pè (per) | pè u fiume | pe' | pè | pè | |
il peut | pò | pò andà | pò ? | |||
puis | pò = poi | quessa pò | pó ? | |||
profit | prò | pè u fiume | proh | pro | prò ? | |
expression | qua | qua è là | qua | |||
ceci | què | chì ghjè què ? | què | |||
roi | rè | u rè | rè | rè | rè | |
il sait | sà | sà a so lezziò | sa | sa | sa | ssa |
si | sè / sì | sè Parigi .. | se / si | sè | ||
soi | sè | esse in sè | sè | se | ||
monsieur | sgiò | o sgiò duttò ! | sgiò ? | |||
monsieur | sgiò | o sgiò duttò ! | sgiò ? | |||
se, on | si | mettesi in ... | si | sì | ||
tu es | sì | sì scemu | sì | si | ||
oui | sì | dì di sì | sì | si | ||
je sais | sò | sà a so lezziò | sò | sò | so | so |
je suis | sò | sò quì | sò | sò | sò | |
ils sont | sò | sò scemi | sò | sò | sò | |
son | so | u so quaternu | so | so | so | sò |
cette | ssa | ssa donna | 'ssa | 'ssa | ssa | sà |
rester | stà | stà quì | sta | sta | stà | sta |
il reste | stà | stà quì | sta | sta | stà | sta |
reste (impératif) | stà | stà quì | sta | sta | stà | sta |
cette | sta | sta donna | 'sta | 'sta | sta | stà |
entre | trà | trà di noi | tra | tra | tra | |
toi | tù | tù | tu | tu | tu | |
e | u, lu | u cane | u, lu | u, lu | u, lu | |
ne ... pas | ùn | ùn vene più | ùn | un | ùn / unn | un |
un | un | un animale | un | un | un | ùn |
une (élision) | un' | un'ora è mezu | un' | un' | un' | ùn, un |
il va | và | và in Bastia | va | va | va | |
je vais | vò | vò in Bastia | vo | vo | vò ? |
* : dans son dictionnaire .
** : particule non utilisée par ou .
Voir à ce sujet la page Ce 'è qui est placé à la fin de certains mots .
Extrait de |
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L'une des discordances les plus fréquentes de l'orthographe corse concerne l'écriture de la particule de liaison e (du latin et) que bien des auteurs incorporent dans certains cas aux mots qui la précèdent ou qui la suivent. On trouve ainsi "quande tu voli", "quante tu ne sai", " tamante ellu ", "cume sempre", "cum'ella mi pare", " se no vulemu ", etc... Or la prédétermination consonantique exige que cette particule soit identifiée et graphiquement isolée dans tous les cas. Elle est en effet tonique (elle portera donc l'aletta) et confère le son dur à la consonne qui la suit immédiatement. C'est par conséquent " quand'è tù voli ", " quant'è tù ne sai ", " tamant'è ellu ", "cum'è sempre", "cum'è la mi pare" (!), " s'è no vulemu ", etc qu'il faut écrire. Il est évident pour tous que quante et tamante (dont la voyelle finale est d'ailleurs atone) ne sauraient être autre chose que des féminins pluriels, et que les conjonctions cume et se n'existent pas en corse - les seules formes correctes étant cumu et si. Pas plus que n'existe l'adverbe quande employé parfois, à tort, au lieu de quandu è apocopé en quand'è.* |
* : !!! Ce dernier point est réfuté par . . écrit d'ailleurs lui aussi sans le e euphonique.
utilise aussi le e euphonique, qu'il écrit logiquement
sans accent puisque dans son système d'écriture, la conjonction
"et" s'écrit e.
et
n'utilisent jamais le e euphonique. Ils écrivent cume,
quante, ...
Extrait de p.249 : |
---|
Cume et Quante
bien que terminés par une syllabe atone, ne donnent pas lieu à
la
mutation
phonétique
: lorsqu'ils sont suivis d'un mot commençant
par une consonne mutante, celle-ci conserve sa prononciation sourde (...).
Il s'agit là d'une exception qui frappe d'autres mots : l'adjectif
indéfini qualchi, l'adverbe de comparaison
tamante, le pronom relatif induve
(induva au Sud) et les
conjonctions
de coordination
polysyllabiques à terminaison atone. |
SGE/SGI et SCE/SCI donnent respectivement les sons [ʒ] et [ʃ].
Extrait de |
---|
Tenter de traiter différemment i sciuscittaghji (la chuintante SCE, SCI etc ... correspondant au français CH, et la chuintante SGE, SGI etc ... correspondant au français J) serait -indépendamment du caractère incongru qui résulterait de l'adoption de signes de remplacement étrangers- une grave atteinte à la cohérence et à la rigueur du système graphique corse.* |
* : les auteurs dénoncent ici certains auteurs dont qui font appel aux représentations du français pour traduire des sons corses, notamment le J pour SGE/SGI : exemple, coje pour cosge. Voir texte.
L'utilisation des groupes de lettres SGE, SGI
est déjà présente chez
Monseigneur
Paul Mathieu DE LA FOATA
en 1896 (il écrit casgiu,
Tumasgiu, asgiu).
Cette écriture est d'ailleurs reprise unanimement (sauf chez, par exemple,
Jean ALBERTINI et Jean COSTA).
Les auteurs justifient ici l'introduction du h à la 3ème personne du singulier du verbe être : 'il est' hè. Ils affirment que l'italien maintient un h étymologique à quatre personnes de son verbe avoir : avere : ho, hai, ha, hanno, à seule fin de les distinguer d'autres mots : o (ou), ai (aux), a (à), anno (année). En corse, pour le verbe avè, l'utilité du maintien du h ne subsiste qu'à la troisième personne du singulier hà (il a) à distinguer de à (préposition).
Extrait de |
---|
C'est donc à bon droit qu'il a été supprimé
(le H) devant aghju puisque
cette forme ne connait pas d'homonyme en corse.
En conclusion, il faut écrire : aghju,
ai, hà, avemu,
avete, anu. |
* : est revenu aussi sur cette proposition et il écrit désormais hai, hà, hanu.
Dans la suite, logiquement, ils proposent d'écrire hè pour 'il est' afin de le distinguer de la conjonction è (et) qui possède l'aletta puisque la consonne du mot qui suit est en position dure.
est revenu aussi sur cette proposition et il écrit désormais è (il est) et e (et). Il rejoint ce faisant l'écriture d'auteurs tels que , (!) ou .
Extrait de |
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Il convient d'user d'IC de façon
moins fétichiste.
On aura donc dans l'une et l'autre langue è
pour 'il est' et e pour la conjonction 'et'. |
Extrait de |
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Règle : Les adjectifs démonstratifs ISSU, ISSA, ISSI, ISSE, s'écrivent toujours dans leur forme complète. Le I étymologique ne se prononce qu'assez rarement. Il est toutefois opportun de le maintenir dans l'écriture car la graphie SSU serait par trop inélégante et la graphie SU ne conserve pas le son dur du S après voyelle atone. conclusion,
On écrira donc : issu libru,
issa
canzona
, et non ssu libru,
ssa
canzona
, ni su libru,
sa
canzona
. |
Cette écriture a été, quoique largement critiquée (François-Marie PERFETTINI entre autres), adoptée par la majorité. est cependant revenu sur cette proposition et il écrit désormais ssu.
Extrait de |
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Quelques mots ne seront pas superflus au sujet du curieux adjectif démonstratif issu qui n'est émis en corse, par prothèse du i, que dans le cas rarissime d'un effet d'emphase ou d'une commodité articulatoire dans les compositions improvisées de la "littérature orale". C'est donc bien imprudemment qu'IC conseilla d'écrire issu donné comme un descendant direct du latin ipsum. En fait il s'agit en corse de 'ssu, aphérèse de quessu (latin vulgaire (ec)cu(m) ipsum), tout comme stu est l'aphérèse de questu (latin vulgaire (ec)cu(m) istum). A bannir sans état d'âme donc ce issu seul ou après préposition (d'issu mis pour di 'ssu, et je bats ici ma coulpe), alors qu'il n'existe pas dans l'usage : il suffit de tendre l'oreille pour s'en convaincre. |
écrit
issu
et istu.
écrit ???
et stu.
écrit ssu et stu.
écrit issu et istu
et les formes aphérésées 'su
et 'stu.
Extrait de p.26 : |
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Les adjectifs démonstratifs istu et issu deviennent par aphérèse, 'stu et 'su. On emploie généralement la forme entière en début de phrase ou à la suite d'un mot élidé (par exemple d'istu), et la forme réduite au fil du discours, lorsque l'adjectif se contracte entre deux mots : Istu vistitu hè novu La langue écrite peut conserver la forme entière dans tous les cas. Lorsqu'elle emploie la forme réduite, il est bon de marquer l'aphérèse par l'apostrophe placée avant, sans intervalle. Ce procédé est utile en ce qui concerne 'su dont le s, toujours prononcé comme dans issu, ne subit pas la mutation phonétique. On l'appliquera à 'stu pour harmoniser la graphie dans les deux cas. L'aphérèse est inélégante lorsque l'adjectif s'élide devant le nom ; on écrira " hai vistu iss'omu " plutôt que " hai vistu 's'omu ". |
Il s'agit d'un sujet sur lequel les auteurs se sont lourdement trompés. Ils n'ont généralement pas été suivis dans leur analyse et dans bat sa coulpe. Aucun ancien auteur corse n'a jamais écrit ainsi qu'il est préconisé dans IC.
Extrait de | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Dans un certain nombre de cas, locutions adverbiales et formes verbales suivies de pronoms personnels, la cunsunatura capunanzu permet d'éviter le redoublement de la consonne. Elle sera donc appliquée.
Dans d'autres, en revanche, et notamment quand la forme verbale n'est pas mozza, on a intérêt à souder le pronom ou la particule euphonique ne. Ces monosyllabes soudés sont dit curtaghjoli appiccicati . Exemples ( les accents en corse sont ajoutés par le webmaster ) :
Toutefois, de deux curtaghjoli filati (monosyllabes consécutifs) on pourra avoir à souder le premier, mais jamais le second. Ainsi écrira-t-on :
mais :
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Et le mea culpa ... (en fait dès , cette manière d'écrire avait été abandonnée par ).
Extrait de |
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Des divergences surgissent, en revanche, au sujet des pronoms compléments atones qui suivent un verbe, dits "pronoms enclitiques" du fait qu'ils constituent une seule unité accentuelle avec le verbe qui les précède. On sait que le français sanctionne ce fait par l'emploi d'un trait d'union (fais-le, dis-moi, allez-vous-en, fiez-vous-y,etc.) et que l'italien accole le pronom à la forme verbale, avec redoublement de la consonne initiale du pronom lorsque celle-ci suit immédiatement l'accent (fallo, dimmi, vàttene,...) ou sans redoublement lorsqu'elle ne le suit pas immédiatement (pàrlami, vedèndoci, sapùtolo,...). Cela pour des raisons évidentes de lisibilité, car sans cette précaution, l'on se retrouve soudain devant un (ou deux) pronom(s) syntaxiquement isolé(s), et l'on doit donc revenir en arrière pour reprendre la lecture en tenant compte cette fois de l'enclise. Et que dire si le verbe est en fin de ligne et le(s) pronom(s) au début de la suivante ! Parce qu'à cette précaution IC n'avait qu'insuffisamment veillé, des textes dociles à ses prescriptions laissèrent plus d'un lecteur désemparé. Aussi la plupart des écrivains corses se hâtèrent-ils de revenir au mode traditionnel qui respecte l'enclise : ex. chjinassi (se coucher) (et non pas chjinà si), andàssine (s'en aller) (et non pas andà si ne ), pòrtamilu (apporte-le-moi) (et non pas porta mi lu), etc. Mais d'autres scripteurs, notamment des enseignants, maintinrent et même aggravèrent la pratique malencontreusement esquissée dans IC. Ils tentèrent, sans vraiment convaincre, de le justifier pour des raisons qu'ils dirent être "pédagogiques". En fait, peu de gens s'y trompent, leur préoccupation est avant tout celle de "faire différent" de l'italien, quoi qu'il en coûte. |
A ma connaissance, de nos jours, parmi les livres de grammaire, seul s'obstine à utiliser cette écriture.
Présentation comparée de l'écriture de Santu Casanova, celle de Pascal Marchetti actuelle [30], la codification actuelle et la manière de l'écrire sur ce site (qui rappelons-le met des accents sur l'antépénultième syllabe quand nécessaire à seule fin pédagogique). Les bouts de phrases de Santu Casanova sont extraits de [51].
Santu Casanova | Pascal Marchetti | Actuel / Site |
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i dui vecchj avianu vindutu | i dui vechji avianu vindutu |
i dui vechji avianu vindutu i dui vechji avìanu vindutu |
un ghiornu di scola | un ghjornu di scola | un ghjornu di scola un ghjornu di scola |
ellu mughiava forte | ellu mughjava forte | ellu mughjava forte ellu mughjava forte |
un avia bisognu di guardà u celu | unn avia bisognu di guardà u celu | ùn avia bisognu di guardà u celu ùn avìa bisognu di guardà u celu |
tutti a chiamavanu | tutti a chjamavanu | tutti a chjamavanu tutti a chjamàvanu |
un paghiu d'occhj | un paghju d'ochji | un paghju d'ochji un paghju d'ochji |
Rosa ed'eju eramu l'ultimi | Rosa ed eiu eramu l'ultimi | Rosa ed eiu eramu l'ultimi Rosa ed eiu èramu l'ùltimi |
una vecchia zia | una vechja zia | una vechja zia una vechja zìa |
biite un colpu a la zucca | biite un colpu à la zucca | biite un colpu à la zucca biite un colpu à la zucca |
e pigliatevi appena di riposu | e pigliatevi appena di riposu | è pigliatevi appena di riposu è pigliàtevi appena di riposu |
u jornu cuminciava * | u ghjornu cuminciava | u ghjornu cuminciava u ghjornu cuminciava |
dolce cume u mele | dolce cum'e u mele | dolce cum'è u mele dolce cume u mele |
par taglià u ranu * | per taglià u granu | per taglià u granu per taglià u granu |
un c'è nulla di piu caru | ùn c'è nulla di più caru | ùn ci hè nulla di più caru ùn ci hè nulla di più caru |
so quant'e i sturnelli | sò quant'e i sturnelli | sò quant'è i sturnelli sò quante i sturnelli |
un la dite cusi in burle | ùn la dite cusì in burle | ùn la dite cusì in burle ùn la dite cusì in burle |
l'aghiu juntu | l'aghju ghjuntu | l'aghju ghjuntu l'aghju ghjuntu |
vene a passà dui jorni cu noi | vene à passà dui ghjorni cù noi | vene à passà dui ghjorni cù noi vene à passà dui ghjorni cù noi |
* : Mathieu Ceccaldi écrit : u 'jornu, u 'ranu.